J'étais monté haut dans la ville, et je m'apprétais à redescendre sur le boulevard extérieur, vers les plages, le rivage, le port pourquoi pas...
A un carrefour, un attroupement de civils figés, le nez en l'air, muets comme des carpes.
Je me suis approchée d'eux, jusqu'à les froler.
J'ai suivi leurs regards.
Ils scrutaient l'azur sans nuages, sans que je puisse comprendre ce qui les absorbait si intensément. Je perçus un grondement profond, le sol vibrait, une colonne de feu et de fumées fauves s'épanouit en choufleur atomique.
Une peur tellurique et une fascination paralysante. Etait-ce la fin de notre monde?
C'est toujours la fin du monde pour celui qui voit sa propre mort!
Une boule gigantesque roulait vers la terre, un conglomérat de laves cendreuses en constante ébulition
"Elle va nous percuter!"
elle percuta certainement, mais loin, plus loin, elle s'était éclatée en millions de particules grisâtres qui emplissaient l'air, sans nous détruire
chaque minute voyait l'apparition d'une nouvelle de ces sphères, toutes plus énormes que les précédentes, toutes plus menaçantes
instinctivement, nous baissions la tête lorsqu'elles nous survolaient à vitesse vertigineuse, même à très lointaine distance
apocalypse
l'une d'entre elle s'abima dans la mer, proche de nos rives, une immense lame de fond vint balayer la plage heureusement déserte
ce que nous vivions était au-delà de l'effroi...
chroniques de cendres 4